Intercéréales présente un dispositif de traçabilité du maïs

Retracer le cheminement des productions et informer les consommateurs des différentes étapes de fabrication, telle est l’ambition du pilote de traçabilité en technologie blockchain de la filière. Présenté par Intercéréales le 27 février au Sia, ce démonstrateur a été développé par l’interprofession en collaboration avec Numagri et deux spécialistes digitaux, Agdatahub et CrystalChain. Il permet de retracer l’ensemble de la chaîne, de la production, en passant par la collecte, la transformation en alimentation animale, l’élevage, jusqu’au produit fini. Un cheminement que le consommateur peut retrouver grâce à un QR code présent sur le produit final.

Valoriser des pratiques et un terroir

Le dispositif a été testé par deux entreprises de la filière, le groupe coopératif Maïsadour et le négoce Maison François Cholat. Chez Maïsadour, il a permis de tracer le maïs de sa production dans le Sud-Ouest jusqu’au poulet jaune des Landes Label Rouge. Un produit du terroir que Maïsadour cherchait à valoriser. « Aujourd’hui, on parle de manger français et on est le premier employeur de main-d’œuvre des Landes. Donc on crée de la valeur sur le territoire, en plus d’avoir des pratiques durables, de respecter le bien-être animal etc.. L’outil permet de mettre en valeur cette force et de la démontrer » explique Daniel Peyraube, président du groupe Maïsadour.

Une ambition partagée par Maison François Cholat qui via ce dispositif pilote a tracé le maïs depuis sa production dans la région Rhône-Alpes jusqu’à la fabrication d’un fromage de chèvre fermier de la chèvrerie des Balmes viennoises. « Notre entreprise familiale collecte 100 % du maïs là où nous sommes implantés en Rhône-Alpes. Ce projet nous permet de valoriser l’origine régionale de nos matières premières et d’expliquer les savoir-faire de nos produits », déclare François Cholat, directeur général du négoce.

Pousser une réflexion sur soja

« On est dans l’ère du numérique, de l’information qui va vite, de la traçabilité et il faut qu’on s’inscrive dans cette démarche » constate Daniel Peyraube. En effet, le dispositif de traçabilité blockchain nécessite pour les coopératives et négoces de s’adapter et de construire une stratégie data avec des responsables dédiés.

Satisfait de ce premier pilote, Maïsadour souhaite aux côtés d’Intercéréales pousser la réflexion de ce démonstrateur sur le soja. « Pour les opérateurs qui veulent aller plus loin, le prototype pourra être déployé et industrialisé, explique Gaëlle Chéruy Pottiau, directrice conseil Agdatahub. D’autre part, ce projet a permis d’initier sur la filière maïs, la connexion des tuyaux pour faire circuler les données. En se basant sur cette première étape, on va pouvoir développer d’autres offres peut-être plus spécifiques à Maïsadour et à Maison François Cholat ».